Previous Page  35 / 52 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 35 / 52 Next Page
Page Background

la crèche ou chez l’assistante maternelle, leurs

talents de musicien.

Ce faisant, ce qui vient d’être écrit en quelques

phrases sur l’importance essentielle des explora-

tions précoces de l’univers musical nous emmène

sur un double terrain qu’il convient de creuser.

1. À quoi sert, dès le plus jeune âge, d’éveiller l’enfant

à des perceptions sonores multiples, variées, en

faisant appel à des musiques du monde entier ?

2. Quelles sont les bonnes musiques pour les

enfants ?

Musique et langage

Répondre à la première de ces deux questions est

simple si nous allons chercher dans une foule de

travaux scientifiques réalisés par des linguistes et

des musicologues montrant qu’un tout-petit qui,

sous forme de jeu et de plaisir,

a été « nourri » par l’écoute

des chants et de musiques

issues d’Europe, d’Afrique,

d’Asie et de bien d’autres

régions de la planète

(donc de cultures extrê-

mement

différentes),

présente dans les années

à venir et pour toute sa

vie un talent nettement

supérieur aux autres

pour parler les langues

étrangères !

Attention sur ce point,

une mise en garde

s’impose : je ne suis

surtout pas en

train de vous

dire que ce

loupiot

va

plus tôt que

les

autres

p o u v o i r

ap p r e n d r e

des langues

étrangères ! Je

tiens fort à pré-

ciser cette ques-

tion de façon à

neutraliser le

réflexe très

actuel pou-

vant inciter

c e r t a i n s

p a r e n t s

( pour t ant

bien inten-

tionnés et souhaitant avant tout la future réus-

site sociale de leur progéniture !) à faire pratiquer

le plus précocement possible et intensément de

« l’éveil musical » à leur rejeton, pour en faire un

polyglotte surdoué, voire un virtuose !

Non ! Ce qui est montré ici est que la faculté déve-

loppée chez un loupiot d’être attentif, sensible à

des intonations et à des tonalités extrêmement

différentes issues des quatre coins de la planète lui

permet, plus tard, à la fois de prendre plaisir à la

maîtrise des langues et, surtout, de parler celles-ci

avec un bien meilleur accent, grâce à l’acquisition

de la finesse et de la variété de leurs capacités

d’écoute, qui ne peuvent pleinement et sereine-

ment se développer, soulignons-le une fois encore,

qu’en l’absence de tout esprit de compétition et de

performance qui, à l’inverse, dans la plupart des

cas et quelle que soit la qualité intrinsèque de ce

qui est proposé, pourrait contribuer à inciter le

gamins à refermer leurs « écoutilles », ne serait-ce

que par réflexe d’auto-défense !

La transmission du plaisir

Abordons maintenant, en quelques phrases, la

seconde question : celle « des bonnes musiques

pour enfants ». Là encore, la réponse est simple.

Nous avons dit plus haut que les musiques propo-

sées devaient être à la fois variées et simultanées

source de plaisir et de partage. Or cette phrase, en

soi, contient totalement la réponse que nous cher-

chons : les « bonnes musiques pour enfants » sont

celles que les différents adultes avec lesquels ils

partagent leur vie aiment et, par définition, plus

ces musiques sont variées, plus elles constituent

un excellent outil d’éveil.

Ainsi, par exemple, un tout-petit qui est confié à

une assistante maternelle fan de Mickael Jack-

son qui, chez elle et avec les gamins, s’entraîne

à danser comme son idole (en évitant, toutefois,

de faire cela le jour de l’agrément… car on ne sait

pas toujours à qui l’on a affaire !), qui, à dix-sept

heures, est récupéré par une mamie très « bran-

chée » qui écoute en tapant du hard-rock dans sa

voiture en tapant des mains sur le volant et qui, le

soir, vit un moment de volupté, chez ses parents,

dans le canapé, en écoutant du Mozart avec son

papa très mélomane, a beaucoup de chance car,

ainsi, il ouvre très largement son univers auditif

en participant à de merveilleuses séquences de

plaisir, en compagnie d’adultes divers qui, on ne

peut que le souhaiter, ne font pas cela pour qu’il

devienne un jour musicien, mais tout simplement

pour partager un instant de bonheur à travers le

monde des sons.

Débats et société

développement

enfant

bébé

émotions

affectif

méthodes

développement

enfant

réfléxion

imitation

connaissances

câlins

théories

affectivité

pédagogue

accompagnement

apprentissages

assistantes maternelles

attachement

compétences

observations

Vous souhaitez faire intervenir Jean Epstein lors d’un colloque ou de rencontres ?

Écrivez à :

tpma.formation@yahoo.fr

- Tél. : 01 69 24 27 70

numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017

35