
la crèche ou chez l’assistante maternelle, leurs
talents de musicien.
Ce faisant, ce qui vient d’être écrit en quelques
phrases sur l’importance essentielle des explora-
tions précoces de l’univers musical nous emmène
sur un double terrain qu’il convient de creuser.
1. À quoi sert, dès le plus jeune âge, d’éveiller l’enfant
à des perceptions sonores multiples, variées, en
faisant appel à des musiques du monde entier ?
2. Quelles sont les bonnes musiques pour les
enfants ?
Musique et langage
Répondre à la première de ces deux questions est
simple si nous allons chercher dans une foule de
travaux scientifiques réalisés par des linguistes et
des musicologues montrant qu’un tout-petit qui,
sous forme de jeu et de plaisir,
a été « nourri » par l’écoute
des chants et de musiques
issues d’Europe, d’Afrique,
d’Asie et de bien d’autres
régions de la planète
(donc de cultures extrê-
mement
différentes),
présente dans les années
à venir et pour toute sa
vie un talent nettement
supérieur aux autres
pour parler les langues
étrangères !
Attention sur ce point,
une mise en garde
s’impose : je ne suis
surtout pas en
train de vous
dire que ce
loupiot
va
plus tôt que
les
autres
p o u v o i r
ap p r e n d r e
des langues
étrangères ! Je
tiens fort à pré-
ciser cette ques-
tion de façon à
neutraliser le
réflexe très
actuel pou-
vant inciter
c e r t a i n s
p a r e n t s
( pour t ant
bien inten-
tionnés et souhaitant avant tout la future réus-
site sociale de leur progéniture !) à faire pratiquer
le plus précocement possible et intensément de
« l’éveil musical » à leur rejeton, pour en faire un
polyglotte surdoué, voire un virtuose !
Non ! Ce qui est montré ici est que la faculté déve-
loppée chez un loupiot d’être attentif, sensible à
des intonations et à des tonalités extrêmement
différentes issues des quatre coins de la planète lui
permet, plus tard, à la fois de prendre plaisir à la
maîtrise des langues et, surtout, de parler celles-ci
avec un bien meilleur accent, grâce à l’acquisition
de la finesse et de la variété de leurs capacités
d’écoute, qui ne peuvent pleinement et sereine-
ment se développer, soulignons-le une fois encore,
qu’en l’absence de tout esprit de compétition et de
performance qui, à l’inverse, dans la plupart des
cas et quelle que soit la qualité intrinsèque de ce
qui est proposé, pourrait contribuer à inciter le
gamins à refermer leurs « écoutilles », ne serait-ce
que par réflexe d’auto-défense !
La transmission du plaisir
Abordons maintenant, en quelques phrases, la
seconde question : celle « des bonnes musiques
pour enfants ». Là encore, la réponse est simple.
Nous avons dit plus haut que les musiques propo-
sées devaient être à la fois variées et simultanées
source de plaisir et de partage. Or cette phrase, en
soi, contient totalement la réponse que nous cher-
chons : les « bonnes musiques pour enfants » sont
celles que les différents adultes avec lesquels ils
partagent leur vie aiment et, par définition, plus
ces musiques sont variées, plus elles constituent
un excellent outil d’éveil.
Ainsi, par exemple, un tout-petit qui est confié à
une assistante maternelle fan de Mickael Jack-
son qui, chez elle et avec les gamins, s’entraîne
à danser comme son idole (en évitant, toutefois,
de faire cela le jour de l’agrément… car on ne sait
pas toujours à qui l’on a affaire !), qui, à dix-sept
heures, est récupéré par une mamie très « bran-
chée » qui écoute en tapant du hard-rock dans sa
voiture en tapant des mains sur le volant et qui, le
soir, vit un moment de volupté, chez ses parents,
dans le canapé, en écoutant du Mozart avec son
papa très mélomane, a beaucoup de chance car,
ainsi, il ouvre très largement son univers auditif
en participant à de merveilleuses séquences de
plaisir, en compagnie d’adultes divers qui, on ne
peut que le souhaiter, ne font pas cela pour qu’il
devienne un jour musicien, mais tout simplement
pour partager un instant de bonheur à travers le
monde des sons.
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numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017
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