
Obésité et allaitement
Quelles
interactions ?
Savoir Pro
Isabelle Clervoy,
diététicienne nutritionniste
38
Diététique
numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017
L’obésité est
un problème
majeur de santé
publique car elle
est à la source
de nombreux
facteurs de
risque. Elle est
déclarée comme
une maladie
chronique par
l’Organisation
mondiale de
la santé. Ses
causes sont
plurifactorielles.
L
a prédisposition de l’obésité peut se
préparer dès les premiers mois de la
vie in utéro et prendre son ancrage
chez le nouveau-né.
L’allaitement
prévient le risque d’obésité
On associe aujourd’hui l’allaitement et la
diminution du risque d’obésité ainsi que
le risque de diabète de type 1 et 2
1
. Chez la
mère, l’allaitement réduit le risque de dia-
bète de type 2 et le risque du cancer du sein
et de l’ovaire.
Selon des chercheurs français, l’alimenta-
tion avant 2 ans joue un rôle prépondérant
dans la prévention du risque d’obésité. Une
alimentation pauvre en lipides, c’est-à-dire
pauvre en matière grasse, augmenterait le
risque d’obésité à l’âge adulte
2
. Il y aurait
une corrélation entre l’apport nutritionnel
d’une alimentation riche en lipide jusqu’à
2 ans avec la diminution de la masse grais-
seuse corporelle à l’âge de 20 ans. « Le rôle
protecteur du lait maternel sur le risque
de surpoids existe clairement ». En effet, la
composition du lait maternel est riche en
substances lipidiques. Le lait maternel est
l’alimentation la plus adaptée aux besoins
du bébé.
Au démarrage, l’allaitement est constitué
de colostrum. Il est de couleur jaune-orangé.
Il est riche en protéines, en anticorps et
en oligosaccharides (douze grammes par
litre). Les oligosaccharides sont composés
d’oses : des structures chimiques de chaîne
carbonée qui constitue le sucre, le carbu-
rant de notre organisme. Ils ont un rôle de
stimulation de la flore du colon afin de ren-
forcer l’immunité du nouveau-né. Le colos-