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compétences

numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017

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Pratiques professionnelles

développement

enfant

bébé

émotions

affectif

méthodes

développement

enfant

réfléxion

imitation

connaissances

câlins

théories

affectivité

pédagogue

accompagnement

apprentissages

assistantes maternelles

attachement

observations

ressant de proposer et de mettre à disposition

un miroir pour qu’il puisse reconnaître les dif-

férentes parties de son visage et de son corps.

Est-ce que l’enfant va se reconnaître ou bien per-

çoit-il son image comme un autre compagnon

de jeu ? Qui est cette personne en face de moi ?

Même si le miroir fait partie de notre vie quoti-

dienne, il va falloir du temps pour que ce « petit »

prenne conscience que c’est le reflet de son

visage, son corps. «

Je fais des grimaces, je m’ob-

serve, je joue avec mes yeux, je pose ma bouche

sur le miroir et tout cela me fait beaucoup rire

».

On peut même souvent observer l’enfant qui

nettoie le miroir avec le gant de toilette. Chaque

enfant se développe à son rythme, mais le plus

souvent, il faut attendre qu’il atteigne 2 ans

pour prendre véritablement conscience de son

corps en rapport avec l’image du miroir, alors à

ce moment-là, il va se reconnaître, se nommer

ainsi que les différentes parties de son corps.

Même si l’étape du miroir est intéressante dans

le développement de l’enfant, il est parfois plus

facile pour certains bébés de se débarbouiller

sans le reflet de leur image. Il est donc essentiel

de seulement le proposer sans jamais l’imposer.

Le rituel de Marie

Marie accueille Cédric, 20 mois, et Lucie, 30 mois.

Ces deux enfants déjeunent sur une petite table

adaptée à leur âge. Le miroir fixé au mur leur

permet de se voir entièrement. Chaque jour, elle

propose aux enfants de se débarbouiller seuls.

Pour ce faire, elle a mis au point un rituel que

les enfants semblent apprécier. Le repas ter-

miné, elle leur donne à chacun un gant de toi-

lette pour se débarbouiller. Après avoir enfilé

la main dans le gant de toilette, ils s’avancent

ensemble devant le miroir et Marie aime leur

chanter cette petite chanson :

Petite marion-

nette, veux-tu me laver, la bouche, le nez et

les mains…

(Sur l’air de

Petite chaussette,

veux-tu te montrer…

).

Elle la reprend plusieurs fois et invite les

enfants à joindre le geste à la parole. Cela per-

met aux enfants de nommer les parties de leur

visage et d’acquérir ainsi l’image de leur corps.

Tous ces échanges, et cet accompagnement indi-

viduel, contribuent au bon développement de

leur langage.

Au fur et à mesure que Marie chante la petite

chanson, Lucie déplace son gant de toilette sur les

différentes parties de son visage, elle commence

par la bouche en tirant la langue. Elle semble

apprécier cette sensation du gant sur cette par-

tie. Puis le front, jusqu’à ses cheveux, pour ter-

miner par les mains. Cédric, lui, se regarde dans

le miroir. Il voit Lucie et Marie à côté de lui, il

s’approche du miroir et pose sa bouche dessus

en souriant. Marie lui dit : «

Tu poses ta bouche

sur le miroir !

» et Cédric, progressivement, va

associer ces paroles aux différentes parties de

son corps. Il va se reconnaître et acquérir ainsi

le geste approprié pour ce soin d’hygiène.

Lorsque les enfants ont terminé de se débar-

bouiller, Marie procède à un petit contrôle et les

laisse déposer les gants de toilette sales dans la

corbeille qu’elle a placée près du miroir.

Ce temps de toilette, qui repré-

sente une acquisition vers

l’autonomie de l’enfant,

permet aussi de trans-

mettre à l’enfant les sen-

sations du bien-être en

restant propre. Cette acti-

vité d’hygiène, qui met en

éveil les sens de l’enfant,

doit être proposée de façon

ludique et doit rester avant

tout un moment de plaisir.