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Savoir-faire

Pour comprendre

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numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017

Les émotions vécues dans l’enfance déterminent-

elles le vécu des émotions à l’âge adulte ?

Nécessairement, des connexions existent et sont

liées à toute l’histoire de l’enfant, ses formes d’atta-

chement et ses rencontres affectives.

Le fœtus éprouve-t-il des émotions ?

Le fœtus éprouve des émotions sans le savoir, dans

la mesure où les émotions sont des expressions cor-

porelles. Il ressent donc des sensations, des éprou-

vés et y réagit.

Quelles sont les principales difficultés quand on

tente de comprendre les émotions ?

De se tromper ! Mais se tromper n’est pas grave en

soi à partir du moment où il y a conscientisation

de cette erreur, capacité réflexive de mettre en mots

cette émotion et capacité à rectifier.

La mère, dans ses interactions avec l’enfant, peut se

tromper souvent et c’est même intéressant qu’elle se

trompe, car cela introduit un décalage avec l’enfant

qui va lui permettre de se différencier.

Comment peut-on sensibiliser les professionnels de

la petite enfance à l’importance des émotions ?

En les aidant à comprendre qu’ils ont un rôle à jouer

dans la régulation des émotions et à faire un effort

particulier pour décoder ce que l’enfant est en train

de vivre. Par exemple, dire d’un enfant qui proteste,

qu’il fait un caprice n’est pas un bon moyen de pro-

céder. Les enfants ne font pas de caprice, mais expri-

ment un malaise, que les professionnelles doivent

comprendre, dont ils doivent identifier la nature et

trouver une juste réponse. Pour cela, il faut qu’il soit

à l’écoute de leur propre émotion. Cela passe par la

possibilité et la capacité de les exprimer et les ver-

baliser, d’où l’intérêt d’un travail en équipe régulier

(Ram, association…) pour échanger autour de ce

qu’ils font et éprouvent.

Quelle est la place des émotions dans le

développement d’une personne et comment

participent-elles notamment à un développement

sécure ?

Elle est cruciale. Nous sommes des êtres d’émotions.

On s’aperçoit que l’attachement sécure sert entre

autres choses à moduler les émotions, à les mentali-

ser, à les mettre en pensée et à développer toutes les

capacités de réflexion et d’empathie.