Previous Page  16 / 52 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 16 / 52 Next Page
Page Background

numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017

16

Pour comprendre

numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017

Qu’est-ce que la théorie de l’esprit ?

L’empathie (la capacité à se mettre à la place de

l’autre) et la théorie de l’esprit sont très connectées :

elles sont liées à la capacité de l’enfant de com-

prendre ce que l’autre, en l’occurrence sa figure d’at-

tachement, pense et à la fois qu’elle ne pense pas

forcément comme lui. À ce moment, il saisit qu’il

n’est pas transparent, qu’on ne peut pas le deviner

complètement, et en même temps qu’il n’a pas for-

cément accès aux pensées de l’autre. On est dans la

différenciation.

À quel moment une mémoire

des émotions se met-elle en place ?

Dès le début de la vie, les émotions font l’objet d’une

mise en mémoire implicite et non consciente, car

elles sont situées avant la période du langage, mais

l’enfant en gardera les traces.

Pourquoi les émotions prennent-elles

parfois une intensité si forte ?

Il y a plusieurs paramètres : d’un côté l’intensité

de l’expérience qu’il vit (par exemple, une grande

peur), et de l’autre, la qualité des relations avec sa

figure d’attachement. Si l’enfant a un attachement

sécure, il ne sera pas trop débordé par ses émotions

et pourra les réguler, les moduler.

L’enfant est-il capable de masquer ses émotions ?

À partir de 3 ans et demi, 4 ans, l’enfant sera en

capacité de masquer ses émotions, car il a acquis la

« théorie de l’esprit » qui lui permet de comprendre

que l’autre peut penser différemment de lui et vice

versa. Il apprend ainsi le mensonge et son intérêt.

Comment alors approcher les émotions de l’enfant

pour les apaiser ?

Pour cela, il faut que les figures d’attachement aient

de grande capacité empathique pour être en mesure

de décoder les émotions de l’enfant. Mais l’empathie

ne veut pas dire que la figure d’attachement res-

sente la même émotion que l’enfant.

Par exemple, si l’enfant est triste et que cette émo-

tion déclenche une tristesse chez la mère, cette

réponse est de mauvaise qualité dans la régulation

de l’émotion. La mère doit être en capacité de com-

prendre ce que l’enfant est en train de vivre et ne

pas offrir la même résonnance affective.

Dossier : émotions