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numéro 139 - décembre 2016 - janvier 2017

Des Ram

vecteurs d’émotion(s)

Savoir-être

Vous vous êtes portée volontaire pour orga-

niser la randonnée petite enfance de cette

année, qu’est-ce qui vous a donné envie de

monter un tel projet ?

L’an passé, les assistantes maternelles du sec-

teur et moi-même avons participé à la ran-

donnée, qui a eu lieu à Ribeauvillé, non loin de

Colmar. Quand nous avons quitté la Loire pour

l’Alsace en mini-bus, nous ne savions pas que

nous allions vivre une expérience mémorable.

Et pourtant, ce fut le cas. À tel point, que nous

nous sommes portées volontaires pour orga-

niser l’édition 2016. Je n’ai pas pu organiser la

randonnée jusqu’au bout, car je suis partie en

congé maternité, mais j’ai laissé le projet entre

de bonnes mains, celles de Lorena Bochard.

Ce type d’événement est marquant pour la vie

d’un relais…

Ces week-ends de vie passés avec les assis-

tantes maternelles nous prouvent que le

plus important est d’être ensemble. C’est une

aventure humaine qu’il ne faut pas hésiter

à tenter. Je reconnais qu’en tant qu’anima-

trice de Ram, partir tout un week-end avec

les assistantes maternelles peut faire peur :

il faut se repositionner dans le groupe, adop-

ter un comportement plus familier tout en

gardant son statut de responsable de Ram.

Ce peut être délicat, mais tout s’est très bien

passé. Nous nous sommes découvertes sous

un autre angle et une fois de retour au relais,

chacune a retrouvé sa place.

Avant de participer à la randonnée de l’année

dernière, aviez-vous proposé des « activités »

de cette ampleur aux assistantes mater-

nelles ?

Non, pas de cette envergure. Mais j’apprécie de

pouvoir inviter les assistantes maternelles à

sortir du carcan administratif de leur métier,

un aspect sur lequel nous échangeons tout

de même beaucoup. Participer à des

moments d’échange forts en émo-

tion, comme ces randonnées, leur

permet de s’évader, de prendre du

champ par rapport au quotidien.

Cela les fait tout autant avan-

cer, bien que différemment, que

les rendez-vous consacrés au

46

Ram

À la tête du Ram

de Saint-Germain-

Lespinasse, dans

la Loire, depuis

sept ans, Audrey

Bournet fait une

pause congé

maternité. Mais

avant de partir,

elle a laissé à sa

remplaçante un

beau projet : la

coordination de la

randonnée petite

enfance 2016 !

Entre événements

marquants et

réflexion sur la vie

quotidienne d’un

relais, elle se confie

sur les spécificités

de son métier.

contrat de travail, par exemple. L’année der-

nière, en revenant de Ribeauvillé, elles ont

beaucoup échangé sur leur métier. Cela leur

a permis de se remettre en question et, par-

fois, d’éviter des conflits avec les parents. En

sept ans passés au Ram, j’ai pu remarquer que

les parents étaient plus à cheval sur l’aspect

financier et les conflits ou incompréhensions

plus nombreux. Avec pour conséquence de

jouer sur le relationnel, même avec l’enfant.

Est-ce à dire que l’une de vos missions prin-

cipales, aujourd’hui, est de régler les conflits

entre adultes pour le bien-être de l’enfant ?

Une relation assistante maternelle-parent

qui dégénère va forcément avoir des consé-

quences sur la relation que la professionnelle

entretiendra avec l’enfant, même incon-

sciemment. En tant que responsable de relais,

j’essaie donc d’éviter ce type de conflits. Je

compte énormément sur les moments tels

que cette randonnée, mais aussi sur les réu-

nions d’information consacrées aux aspects

législatifs que je propose depuis deux ans,

pour éviter ou régler les conflits.

Les conflits d’ordre administratif seraient

donc plus nombreux que ceux concernant les

pratiques pédagogiques ?

Tout à fait et pour une raison simple : lors de la

première rencontre avec les parents, les assis-

tantes maternelles expliquent leur manière

de fonctionner et d’envisager la relation à

l’enfant. Si cela ne convient pas, les familles

peuvent ne pas signer avec la professionnelle

et en préférer une autre. En revanche, l’aspect

administratif, ou plutôt financier, est plus dif-

ficile à maîtriser. Cela est peut-être dû à la

conjoncture actuelle, qui rend les gens plus

intransigeants lorsqu’il s’agit d’argent.

Vous allez bientôt reprendre votre poste,

quels sont vos projets ?

J’y réfléchis ! Je ne voulais pas impo-

ser à ma remplaçante de reprendre

des projets ou d’en lancer sans

pouvoir les clôturer, je sais que

cela n’est pas facile. Donc mis à

part la randonnée, je l’ai laissée

travailler à sa façon.